Deux casques corinthiens, des amphores et 47 lingots d’orichalque, ce légendaire métal associé au mythe de l’Atlantide décrit par le philosophe grec Platon (Ve siècle av.J.C), ont récemment été récupérés. Ils gisaient sur les fonds marins depuis 2500 ans au large de Bulâla, non loin de l’ancienne colonie grecque de Gela, sur la côte méridionale de la Sicile (Italie).
Datés de la fin du VIIe-début VIe siècle avant notre ère, ils proviendraient du secteur où 39 barres métalliques identiques avaient déjà été remontées en décembre 2014, à 300 m. des côtes.
Cette fois, c’est une équipe de plongeurs du département aéronaval de la Garde des Finances de Palerme, associés à des unités de la Surintendance à la Mer, à qui revient le mérite de cette pêche miraculeuse. Selon les descriptions transmises à la presse italienne par le procureur de Gela, Fernando Asaro, le 10 février 2017, ces lingots pèsent entre 254gr et 1340gr et varient de 17 cm à 32cm de long. Les planches de bois aux côtés desquelles ils ont été localisés signaleraient l’épave d’un navire marchand.
L’équipe de plongeurs à l’origine de la découverte des lingots d’orichalques et casques corinthiens.
|
Néanmoins, Grecs et Romains faisaient-ils référence au même métal quand ils parlaient d’orichalque ? Cette histoire, comme le notait déjà en 1973 dans « L’orichalque et le laiton » l’historien des sciences et des techniques Robert Halleux, « est un problème d’histoire des techniques, qui s’éclaire dans le cadre de la métallurgie du cuivre ».
En 2016, des analyses spectrométriques de fluorescence à rayons X effectuées sur les premiers lingots remontés par Dario Panetta, de l’entreprise génoise Technologies for Quality, avaient révélé qu’ils étaient bien composés de cuivre (80%) et de zinc (20%), avec des traces de plomb, de nickel et de fer. Un alliage donc, et non un métal pur. Mais pas de quoi, sans doute, épuiser un aussi puissant mythe!
Source : Science et avenir